jeudi 24 mars 2016

Les terroristes se moquent des frontières, quand allons-nous faire de même ?

Cette semaine, pendant que des brutes kamikazes semaient la mort à Bruxelles, je participais à de longues séances de travail avec des collègues originaires de plusieurs régions de notre globe.

Paradoxalement, cette tragédie publique et ces actions privées portent en elles exactement les mêmes enseignements.

Dessin d'Ali Dilem

Un langage mondial

Il y a une jolie lurette qu’une grande part de mon travail s’effectue dans la langue de Bob Marley, à défaut de celles de Shakespeare.
Mes dernières réunions n’ont pas échappé à cette habitude.

Les 7 milliards d’humains que nous somment disposent désormais d’un idiome global - certes aux accents variés, au vocabulaire fluctuant et à la grammaire imprécise - mais permettant une communication minimale.

Il en est de même à Racca. Les salopards rassemblés pour l'apocalypse qui y planifient la terreur mondiale échangent plus certainement dans le parler de Calvin Klein que dans celui de Mahomet.

Des outils mondiaux

Nos instruments professionnels sont de plus en plus des ordinateurs et des téléphones de marques similaires avec des logiciels identiques accédant un unique internet.
Ainsi deux de mes collègues du Tennessee étaient équipés strictement du même engin que moi.

Il en est de même pour les djihadistes qui ont laissés dernières eux plusieurs PC utilisés dans leur macabre équipée.

Une peine et des cibles mondiales

Notre groupe cosmopolite a débuté sa séance de mercredi par une minute de silence en hommage aux victimes des attentats de Belgique. Ces instants de recueillement dans le cadre professionnel ne se sont que trop multipliés ces derniers mois.

L’émotion était palpable.
Désormais, de Bruxelles à Tunis, de Bamako à Paris, de Copenhague à Palmyre, vivre, travailler, prendre du bon temps, bénéficier d’un minimum de libertés et vouloir décider de son sort par des moyens non-violents nous transforme en cible, indépendamment de la couleur et du blason de notre passeport.

Il en est de même des barbares qui tentent de nous terroriser.
Cette internationale du mal et de la bêtise fait ouvertement fi de nos nuances, de nos frontières et de nos états d’âme.

Nous sommes mondiaux

Que cela nous plaise ou non, force est de constater que le monde est devenu irrémédiablement mondial.
De surcroit, nous sommes confrontés à une menace mortelle ouvertement mondialisée.

À l’instar de la ligne Maginot avant la seconde guerre mondiale, aucune frontière plus n’est apte à nous protéger efficacement.

Le repli sur nous-même est une tentation délétère que les terroristes espèrent.
Seules l’union et la coopération peuvent améliorer notre sécurité mais aussi notre vie quotidienne.

Nous devons à nos morts de cesser de nous comporter en autruches frileuses !

No pasaran

Mondialement et européennement votre

Références et compléments
Voir aussi les chroniques :
- 10 citations contre le terrorisme et la barbarie
- Ils ont tiré sur notre liberté de refuser et notre droit à la complexité
- Après les attentats de Paris, ni Sarajevo ni Munich !
- Après l'attentat du Bardo, "Muse dis-moi les raisons"
- Mes valeurs

Le dessin a été réalisé par Ali Dilem caricaturiste algérien le 22 mars 2016.